Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/386

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qu’il publie est goûté, il en aura plus de plaisir et de courage à montrer ce qui lui reste ; sinon, il vaudra mieux pour les lecteurs d’être fatigués moins longtemps, et pour lui de se rendre ridicule et ennuyeux en moins de pages, »

Cette préface a-t-elle été écrite par André Chénier en vue d’une publication éventuelle, ou n’est-elle qu’un pastiche de l’éditeur ? C’est ce qu’on ne saurait jusqu’à présent dire avec certitude.

André Chénier a pu écrire ces lignes pour quelque projet de publication, mais il ne s’agissait pas d’un portefeuille n° 1, devant prendre le pas sur un portefeuille n° 2 et sur un portefeuille n° 3. Il faut laisser de côté ces inventions peu ingénieuses, destinées à grandir le poète qui n’en a pas besoin.

En février 1839, Sainte-Beuve publia dans la Revue des Deux-Mondes sous le titre de Quelques documents inédits sur André Chénier, une étude où il rétablissait le dessin général du poème d’Hermès et donnait de nouveaux fragments. Ces fragments enrichirent d’abord l’édition de 1833, dont les exemplaires restants reçurent un nouveau titre : « Poésies d’André Chénier, précédées d’une notice par M. Henri de Latouche, suivies de notes et fragments, etc. Nouvelle édition ornée d’un portrait d’André Chénier, Paris, Charpentier, 1839 » ; et quand ces exemplaires restants furent épuisés, les recherches de Sainte-Beuve enrichirent une nouvelle édition qui parut sous le même titre en 1841 et dont le cliché a fourni depuis lors, à des dates diverses, un grand nombre de tirages. — Nous avons reproduit, en tête du premier volume, l’étude