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places, tant par la grâce de ses compositions que par l’élégance de son style et la douceur de sa poésie. Et ce jugement, ses propres contemporains l’avoient porté de lui, en le plaçant au nombre des neuf perles qui faisoient l’ornement de la cour de Vicramâditya. C’est ainsi que vers le même temps, sous le ciel de l’Égypte, Callimaque formoit une des plus belles étoiles de la célèbre pléiade des Ptolémées[1].

Notre poète, déjà connu de tous les gens de goût par son charmant drame de Sakountalâ, si délicatement traduit par W. Jones, se montre aussi bon

  1. Nous n’ignorons pas que, suivant l’opinion de quelques gens de lettres, et particulièrement celle de M. Bentley, qui, sans aucune preuve raisonnable, semble avoir pris à tâche de vouloir moderniser tout ce qui a rapport à l’histoire ancienne de l’Inde, l’âge de Kâlidâsa seroit beaucoup plus rapproché de nous. Mais, jusqu’à ce qu’il nous soit clairement démontré que le Vicramâditya dont ce grand poète étoit le contemporain, n’est effectivement que le Râdjâ Vicrama qui vivoit dans le XIIe siècle de notre ère, qu’il nous soit permis de partager l’opinion de l’illustre Jones, qui le place à la cour de Vicramâditya, souverain qui florissoit environ un siècle avant l’ère chrétienne, et dont le règne glorieux a servi aux Indiens pour fixer l’origine de l’une des ères dont ils se servent aujourd’hui.

    Kâlidâsa, l’un des poètes les plus estimés des Indiens, a composé, outre le Mégha-doûtah, un grand nombre d’autres ouvrages dont nous possédons la majeure partie parmi les manuscrits sanskrits de la Bibliothèque du Roi. Les plus