Page:Chézy - Analyse du Mégha-Doûtah, poème sanskrit de Kâlidâsa.djvu/8

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peintre de la nature dans ce petit poème, qui rentre tout-à-fait dans le genre de l’élégie. Nous ne dissimulerons pas cependant que, si l’on y trouve quelquefois tout l’abandon, toute la sensibilité de Tibulle, on est plus souvent fâché d’y rencontrer, comme dans Properce, une sorte d’affectation à y faire briller son savoir ; affectation qui laisse l’auteur trop à découvert et refroidit l’intérêt. Si le poète latin pèche par trop de détails mythologiques, le chantre de l’Inde arrête trop long-temps son lecteur sur un nombre infini de descriptions géographiques qui, malgré l’art avec

    célèbres sont le drame de Sakountalâ ; un autre drame intitulé Ourvasî, nom de l’une des nymphes du Swerga (le paradis d’Indra) ; une comédie très-courte sous le titre de Hasyârnava [Océan des railleries] (c’est une satire qui renferme quelques traits assez plaisans, mais noyés dans un grand nombre d’autres d’assez mauvais goût) ; le Raghouvansa [la race de Raghou], l’un des plus anciens rois de l’Inde, sorte de poème épique ; le Koumâra-sambhâva, c’est-à-dire, la naissance de Koumâra, le dieu de la guerre, poème rempli d’allusions à la mythologie, et par cela même très-difficile à entendre ; et un petit poème sur les saisons, intitulé Ritou-samhâra, dont W. Jones a publié le texte sans traduction en caractères bengalis, à Calcutta, en 1792. M. Wilson, dans sa préface, cite encore trois autres ouvrages du même auteur, qui nous sont inconnus ; savoir : le Sringâra Tilaca et le Prasnottara mâla, deux poèmes érotiques de peu d’étendue, et un petit traité en vers sur la prosodie, intitulé Srouta Bodha.