Page:Chênedollé - Œuvres complètes, 1864.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
15
LES CIEUX.

Et, les animant tous de ses clartés fécondes,
De ses rênes de feu guide et retient les mondes.
Lui seul, de l’univers supportant le fardeau,
Il en est le foyer, et l’axe, et le flambeau ;
En tournant sur lui-même il échauffe sa masse,
Et dispense ses feux jusqu’aux bords de l’espace ;
Ardent, inépuisable en sa fécondité,
Inébranlable, et fixe en sa mobilité.
Soleil ! astre sacré, contemple ton empire !
Tout vit par tes regards, tout brille, tout respire ;
Souverain des saisons, le monde est ton palais,
Les globes sont ta cour, et le ciel est ton dais.
Notre terre à tes yeux sans fin se renouvelle,
Et, roulant nos débris sur sa route éternelle,
Le Temps emporte tout ; mais il ne t’atteint pas.
Les révolutions, longs tourments des États,
Ébranlent notre globe et te sont étrangères.
Tu n’es jamais troublé du bruit de nos misères ;
Et ton front, toujours calme, éclaire les tombeaux
Des peuples dont tu vis s’élever les berceaux.
Qui pourrait s’égaler à ta vaste puissance ?
Ta présence est le jour, la nuit est ton absence,
La nature sans toi c’est l’univers sans Dieu.
Père de la lumière, et des vents et du feu,
Renfermant dans les plis de ta robe éclatante
Le rubis, l’émeraude, et l’opale inconstante,