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LES CIEUX.

Et guidant les saisons, et les jours et les heures-.
Parcourt, en douze mois, les célestes demeures.
Sublime économie ! Ordre mystérieux !
Que l’homme toutefois sut emprunter aux Cieux,
Quand fixant sur l’émail de l’horloge légère,
Des routes du Soleil la trace passagère,
Et, quand forçant Saturne à des retours constans,
Dans sa prison de verre il divisa le tems.
Mais quel astre, étalant son écharpe d’albâtre,
Blanchit des vastes Cieux le pavillon bleuâtre ?
Laissez-moi contempler, du front de ces coteaux,.
Ce disque réfléchi qui tremble sur les eaux !
Liée à nos destins par droit de voisinage,
La Lune nous échut à titre d’apanage ;
Et l’éternel contrat qui l’enchaîne à nos lois
D’un vassal, envers nous, lui prescrit les emplois :
Par elle, nous goûtons les douceurs de l’empire.
Des traits brûlans du jour quand le monde respire,
Tributaire fidèle, en reflets amoureux,
Elle vient du Soleil nous adoucir les feux ;
Tantôt brille en croissant, tantôt luit toute entière,
Et commerce avec nous et d’ombre et de lumière.