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CHANT I.

Cet astre au front mobile, en voyageant dans l’air,
Obéit à la terre, et commande à la mer,
Ramène de Thétis la fièvre régulière,
Et balance ses flots sur leur double barrière.
Dans un cercle inégal mesurant chaque mois,
La Lune, autour de nous, marche et luit douze fois,
Et son pas suit de près les pas de notre année.
Satellite paisible, elle nous fut donnée
Pour dissiper des nuits la ténébreuse horreur,
Et cette obscurité, mère de la terreur.
Tandis que le Soleil, éclairant d’autres mondes,
Ne laisse sur ses pas que des ombres profondes,
O Phébé ! dévoilant ton char silencieux,
Vers les monts opposés lève-toi dans les Cieux ;
Sur le dôme étoile que ton éclat décore,
Le soir, fais luire aux yeux une plus douce aurore ;
Et remplaçant le jour qui, par degrés, s’enfuit,
Prends de tes doigts d’argent le sceptre de la nuit ;
De tes tendres clartés caresse la nature,
Rends leur émail aux champs, aux arbres leur verdure.
A travers la foret que ton pale flambeau
Se glisse, et du feuillage éclairant le rideau,