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LES CIEUX.

A l’ame, en ses pensers doucement recueillie,
Révèle le secret de la mélancolie !
Quel demi-jour charmant ! quel calme ! quels effets !
Poursuis, reine des nuits, le cours de tes bienfaits ;
Protège de tes feux, et rends à son amante
Le jeune homme égaré sur la vague écumante ;
Au voyageur, perdu dans de lointains climats,
Prête un rayon ami qui dirige ses pas :
Tandis que le sommeil, les songes, le silence,
Doux et paisible essaim qui dans l’air se balance,
Planent près de ton char et composent ta cour.
Centre de l’univers, et monarque du jour,
Le Soleil cependant, immense, solitaire,
Dans son orbe lointain voit rouler notre terre.
Il échauffe, il nourrit de ses jets éclatans
Ces globes, loin de lui, dans le vide flottans,
Et les animant tous de ses clartés fécondes,
De ses rênes de feu guide et retient les mondes.
Lui seul, de l’univers supportant le fardeau,
Il en est le foyer, et l’axe, et le flambeau :
En tournant sur lui-même il échauffe sa masse,
Et dispense ses feux jusqu’aux bords de l’espace ;