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TRADUCTION
des
INSCRIPTIONS DE L’OBÉLISQUE
DE PARIS.
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L’obélisque qui décore aujourd’hui la place de la Concorde, à Paris, se dressait autrefois devant le pylone d’entrée du palais dit de Louqsor, à Thèbes, sur la rive droite du Nil. Ce nom de Louqsor est celui de la bourgade que les Arabes ont construite au milieu des ruines ; il ne dérive en aucune manière du nom par lequel les Égyptiens désignaient le monument : le temple illustre de Meï-Ammon-Ramsès, à Thèbes, en face des Ap.

Les obélisques que les Pharaons élevèrent à l’envi devant les principaux temples de leur empire n’avaient pas seulement un but décoratif ; généralement dédiés au soleil (Ra) ou à Ammon, ces aiguilles hardies avaient deux significations symboliques bien distinctes : d’une part elles figuraient les rayons solaires. Sur l’obélisque Flaminien, par exemple, Séti Ier se vante d’avoir rempli Héliopolis d’obélisques, pour illuminer cette ville de leur rayonnement[1]. Entièrement dorés, les obélisques devaient, en effet, répandre de vives lueurs en reflétant l’ardent soleil du ciel égyptien.

En second lieu, ils symbolisaient l’idée de fixité, de permanence. C’est pour ce motif que l’hiéroglyphe de l’obélisque, quoiqu’il ait pour valeur phonétique Tekhen, s’emploie, dans l’orthographe des basses-époques, pour écrire le nom d’Ammon, dont la dernière syllabe men, mon, exprime cette idée de stabilité.

  1. Cet obélisque est celui que l’empereur Auguste fit amener d’Héliopolis à Rome.