Page:Chair molle.djvu/36

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— Ah ! le voilà, le coup du champagne, hein, Madame Donard ? s’écria Eugène. Eh bien, faites le apporter ce Sillery des familles. Combien faut-il prendre de bouteilles, pour que ces dames restent : Une ? deux ? trois ?…… Dites combien ?

— Ce n’est pas tout ça, on demande ces dames. Je vais vous en laisser une pour vous tenir compagnie. C’est tout ce que je peux faire.

— Comment vous nous laissez une femme, une seule femme pour six hommes ! Mais c’est indécent, ça, Madame Donard. D’abord je vous assure que nous monterons. Faites apporter le champagne. Trois bouteilles !

— Écoutez, je veux bien vous laisser ces dames, mais je vais en emmener deux pour une société que j’ai par là. Emilia et Germaine, venez.

— Dites donc, vous nous les ramènerez quand ces types-là seront partis ?

— Oui.

— Allons, vous êtes un ange. La vie, sans la femme, voyez-vous, c’est comme le désert sans le chameau.

Des vociférations ponctuèrent cette phrase ! Les dames se récrièrent. Madame sortit avec les deux pensionnaires. Lucie attira Eugène vers elle.

— Alors, je suis un chameau ? Tu es poli, toi !

— Mais non, tu ne comprends pas ! Et il se lança dans une explication du Sahara et de ses