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IV


Une dernière fois, Lucie Thirache fut se mirer en les glaces du salon vert. Cette robe blanche à pois bleus, rigide d’amidon, lui seyait à merveille ; sa peau était toute rose, toute rose et toute blanche, aussi fraîche que le costume. Elle n’avait pas mis de fard : pour aller à la campagne, c’était inutile ! Et ne pas sentir l’épiderme tiré et tendu sous le blanc gras lui paraissait une sensation nouvelle, très agréable. Cependant, elle craignit que le soleil, le grand air ne halât son teint et elle passa sur son visage la caresse blanchissante d’une houppette à veloutine. Elle revint au couloir. Laurence et Emilia attendaient la voiture qui les devait venir prendre, la Donard ayant décidé une partie champêtre pour ce jour-là.