Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/120

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pièces, adressées à ITenri Jll, P Equité des Vieux Gaulois, les Muses délogées sont aussi lielles que les meilleures pièces de sou plus beau temps, que la Remontrance au peuple de France, ou le Discours des misères de ce temps. M;iis il y a vingt ans et plus qu'il est au faîte de sa gloire, et, comme les Athé- niens se lassaient d'entendre appeler Aristide le Juste, les Français se lassent d'entendre appeler Ronsard le Prince des poi'tes. Ils sont tellement affamés de nouveauté, que le chantre de Cassandre et d'Hélène voit deux antres écrivnins lui succéder dans la faveur publique : ce sont Desportes et du Barlas. Les élégants, le monde de la cour lui pré- fèrent le poëte voluptueux, qui, pour chanter l'a- mour, sait trouver des vers plus passionnés encore, et j)lus pleins, surtout, du (eu de la jeunesse. La clianson contre Une nuit trop claire, ou celle de Rosette, pour un peu d'absence, font oublier désor- mais la pièce fameuse: Mignonne, allons voir si la rose.

A côté de ce rival, un autre encore se dresse de- vant lui, plus dangereux, peut-être, sinon dans le temps présent, au moins dans l'avenir. La révélation du talent de du Bartas fut pour lionsard un coup terrible, quoi.'pie, au premier moment où il eut con- naissanc;^ de l;i Semaine, il n'.iit pu se défendre d'un si'nliment ('r.idmir.itiou ])()ur la beauté de ses