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Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/188

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— 170 — raieiil jkis. Volliiiie le laisserait iiiilifïéR'nl ; il ne comprendrail guère son esprit ; il serait choqué de ses idées morales el reliijieusi's et n'aduiettrait point ses lliéories littéraires. Mais, en arrivant à notre temps, s'il ouvrait les Chants du crépuscule, ou la Légende des siècles, il nie semble (|ue son visage s'illuminerait, qu'il s'écrierait avec transport qu'il a enfin trouvé son coiitinuaieur véritable, et peul- ètre, pour employer son langage, consentirait-il à céder sa place à Apollon du Parnasse franr.ois à un poëte aussi grandiloijue.

Ordinairement, lorsqu'il s'agit d'élablir à grands traits des rapprochements de cette sorte, le senti- ment public est assez bon juge. C'est une idée si généralement reçue qu'il y a en Ire Ronsîird el Vic- tor Hugo de grandes analogies que l'on peut, de prime abord, s'en fier à l'impression commune'.

' M. Prosppr niaiichL'iiiaiii a ainsi iiulitjiié co parallèlL', dans l'o- tudc sur llonsard, (pi'il a placée à la iln de sdii édition cl/évirienne : <c L'un cl l'autre furent poètes dès l'enfance : l'un et l'autre coin- mencèrent par publier jies odes ; lun el l'autre atteignirent du premier coup l'apogée de la gloire. Ils furent tous deux des nova- teurs ; tous deux des chefs d'école , et virent des jilanètes bril- liuites graviter autour de leur soleil. Le style de l'un, connue celui de l'autre, a ses nuages, mais enire lesquels on aperçoit le ciel; mais au milieu desi|ucls éclate, pir intervalles, un vers éblourssant connue la foudre dans la tempête. Dans ses dernières œuvres, le poète moderne si; rapproche encore ])liis de l'ancien par la forma- tion des mots hybrides el com|)li(piés : richesse douteuse , que le chaulre des derniers Valois, <(•■; trois lois frères, no put léguer à