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Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/208

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— 19G — toujours une forme arrêtée et précise ; elles sont généralement tirées du monde matériel. C'est ain>i que Virgile compare Enée, entendant le bruit des flammes qui dévorent Troie, au pasteur placé au haut d'un roclier, et écoulant un tumulte dont la cause lui échappe

In sogelfiii vfluli quuiu llaauiui l'uiciiUbus auslris, etc.

C'est encore ainsi que Lucièce représenle les hommes portant le flambeau de la vie

Yitaï lain|iada Irailuiit.

Les images de Ronsard, lui-même, sont des images classiques dans toute la force du terme : elles sont ordinairement précises : il parlera de la robe pourpix'e de la rose ; du vin qui rit dedans l'or; de la jeunesse qui a une rerle nouveauté; il appellera la lune Va'il ombreux de la nuit.

Il ne faut voir là (pie des comparaisons ordi- naires, communes à tous les poêles.

Mais Viclor Hugo élahlit jtar ses images une confusion volontaire entre les genres; il passe, sans transition, du domaine matériel au domaine idéal ; il prétend, au moyen d'épilhètes et d'a|)po- silions, faire voir l'invisible, toucher Timpalpahle,