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CHAPITRE XV

DU SENTIMENT NATIONAL CHEZ LES DEUX PQËTES

Le sentiment de la nature est complexe et va- riable; chaque poëte peut l'éprouver à sa manière; nous venons de le 'montrer. En sera-t-il de même du sentiment national? Telle est la question qu'il convient de se poser d'abord, et à laquelle on peut répondre négativement. S'il y a, au monde, un sentiment qui soit général, dont les manifestations soient toujours à peu près les mêmes dans tous les temps et dans tous les pays, c'est assurément celui-là.

Que Virgile, le chantre national par excellence, passe en revue avec orgueil, dans le VP livre de V Enéide, les grands hommes de sa patrie ; qu'il s'écrie avec enthousiasme, dans les Géorgiques: « Salve magna virum parens » ; ou que Kœrner rallie ses concitoyens pour la lutte suprême contre