Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/261

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crois, en vérité, que c'esl, lorsqu'il chante sur ce (on, que l'on peut dire que Ronsard est bien lui- même. Il célèbre bien plus volontiers les Arts, l'Anliquité et la douce Vénus que le cruel Mars.

Ecoutons-le, maintenant, pleurant sur les dis- sensions civiles ; uous retrouvons toujours le même caractère dans ses vers. Il a honte de voir la France devenir la projje et la moquerie des princes étran- gers. II dit à Catherine de Médicis :

Prenez le gouvernail de ce pauvre navire,

• •• •»

La France, à joinctes mains, vous en prie et reprie

De quel front, de quel œil, ô siècles inconstants ! Pourront-ils (nos enfants) regarder l'histoire de ce temps. En lisant que l'honneur et le sceptre de France,

Comme une grande roche est bronché contre-bas.

Il dit ailleurs, à la même princesse:

Madame, je serois ou de plomb ou de bois.

Si, moj , que la nature a fait naistre François,

Aux races à venir je ne contois la peine

Et l'extrême malheur dont nostre France est pleine.

Ses vers contiennent constamment l'expression du même amour pour la France, que le poëteper-