Aller au contenu

Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et nos temps féconds en bienfaits, Soyez contents, lisez nos récentes histoires. Evoquez nos vertus, interrogez nos gloires :

Vous pourrez trouver des forfaits.

Henri IV, Louis XVII, Charles X sont succes- sivement chantés par lui. Dans une comparaison poétique, il montre le berceau du duc de Bordeaux destiné à apaiser les orages politiques, à calmer la fureur des partis. H songe bien, de temps en tenips, à l'antagonisme du peuple et de la monarchie; il dit, par exemple, aux rois :

rois, comme un festin s'écoule votre vie ; La coupe des grandeurs, que le vulgaire envie

Brille dans voti'e main : Mais au concert joyeux de la fêle éphémère Se mêle le cri soiu'd du ligre populaire

Qui vous attend demain.

Néanmoins, il revient presque aussitôt à sa pre- mière manière et trouve, pour chanter le sacre de Charles X, à Reims, des accents sincères et émus. On pourrait cependant remarquer que déjà, dans les Odes et Ballades, le sentiment royaliste va tou- jours en s'affaiblissant, et qu'à la fin, il ne chante plus les rois que parce qu'il les croit populaires. Les Feuilles d'automne forment une période de transition, et enfin, les idées véritables du poëte,