Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/264

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ramène vers le respect du passé. Ses première^ poésies traliissenl celle doul)le influence. Mais il est facile de voir que l'aulorilé maternelle l'em- porle d'abord. Il a bien expliqué, dans les vers suivanls, ce qui se passait alors dans son âme:

Après avoir clianlé, j'écoule et je conlemple, A l'Empereur tuuibc dressant clans 1 ombre un temple, Aimant la Liberté pour ses fruils, pour ses fleurs, Le trône pour son droit, le roi pour ses mallieurs ; Fidèle, enfin, au sang qu'ont versé dans ma veine Mon })ère, vieux soldat, ma mère, Vendéenne.

Ces vers contiennent, en quelques mots, l'expli- cation de ses diverses évolutions morales. Il est cu- rieux d'en suivre de près les pbases.

Au début, la royauté est l'objet de son culte; il y revient à cbaque instant. Il prodigue même à l'excès les louanges à la famille royale, et plus d'une de ses premières odes ne seraient pas désa- vouées par Ronsard, le poëte de cour par excel- lence. C'est l'époque où il cbantela Vendée et Qui- beron ; il va jusqu'à s'élever liaulement contre la Révolution; il s'écrie:

Si (piebpi'iui viciil à nous, vaillant la jeune liaiiee, .Nus exploits, noire tolérance