Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 260 —

Or, voici que, tout près de lui, a vécu uu de ces hommes auxquels il est donné d'étonner l'hu- manité. Il retrouve parloul sa trace. Enfant, il l'a vu passer dans toute sa gloire, et ce souvenir est resté profondément gravé au fond de son esprit. Jeune homme, il a assisté <à sa chute. La France ré- j)ète constamment son nom ; l'Ein^ope, elle-même, tremble encore à son souvenir. Avec sa nature en- thousiaste pour tout ce qui est grand, toujours épris d'admiration pour la force, Hugo se laisse emporter par le courant; il se prosterne devant celui qu'un autre poëte a surnommé V Idole. Mais constatons que, dans ses vei's, Napoléon perd toutes propor tiens humaines et devient un Titan :

Oh ! lorsqu'il bâtissait de sa main colossale Ce pilier souverain, etc.

Car, ô géant couché dans une ombre protonde. Pendant qu'autour de vous, comme autour d'un ami, S'éveilleront Paris et la France et le monde,

Vous serez endormi. Vous serez endormi, figure auguste et fièro. De ce morne sommeil, plein de rêves pesants. Dont Barberousse, assis sur sa chaise de pierre,

Dort depuis six cents ans.

I/iuiivcrs a revu ce spectacle homérique, [.a cliauie, le rocher brûlé du ciel d'Afrique, Et \v Titan et le Vautour.