Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/276

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CllAPITlIE XVI

DE L AMOUR, CHEZ RONSARD ET CHEZ V. HUGO

Nous avons eu souvent, dans le cours de celle élude, l'occasion de parler du côlé arlificiel de la poésie de Ronsard. Nous l'avons monlré, embou- chant la trompette épique, pindarisant et tout plein du dieu qui l'inspirait. Mais, avouons qu'il sait parfois quitter ce rôle, et que, lorsqu'il aborde l'élégie amoureuse, il peut connaître la simplicité. Poêle erotique, dans toute la force du terme, Ron- sard a saisi toutes les nuances, toutes les finesses, toutes les délicatesses de l'amour, et il les a décrites avec succès, en sachant passer par les tons les plus variés. Son langage, fréquemment roide et guindé, devient, dès qu'il aborde les sujets doux et tendres, [)assionné et vrai. Un de ses grands défauts, c'est que souvent il chante pour chanter, n'ayant rien d'important à dire, et qu'il tâche de déguiser, sous