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Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/277

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la richesse tle la l'orme, le vide de sa pensée. C'est alors qu'il fait intervenir tout l'appareil niytholo- gique, qu'il prodigue les comparaisons; mais dès qu'un sujet sérieux s'offre h lui, dès qu'il rester véritablement lui-même, sa pensée s'élève et s'épure.

Nulle part Ronsard n'a été plus lui-même qu'en matière d'amour ; nulle part aussi, il n'a été mieux inspiré; nulle part il n'a eu d'accents si touchants. Remarquons qu'il faut distinguer chez lui la partie originale et l'imitation, soit des anciens, soit des modernes.

Quand Ronsard commence à chanter Cassandre, premier objet de son amour; au moment où il est de retour de ses voyages avec Baïf, Langey, Lassi- gny, il n'a pas encore passé par l'auslère école de Daurat, et il est tout plein de souvenirs italiens. En lisant les sonnets de sa jeunesse, on découvre une parenté intime entre Ronsard et les poètes de l'école de Marot, qui ont inti'oduit chez nous le sonnet : fond et forme, tout est généialement em- prunté à Pétrarque, dont le charme incomparable ne passe malheureusement pns dans les traductions. ^

Pour quiconque a une légère notion de la litté- rature du seizième siècle, le premier livre des Amours est à peu près dépourvu d'originalité : il n'y faut voir que le travail d'un jeune homme qui