Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 65 —

Ronsard, cédant à ces pressantes instances de des Aulels, consenlit à pardonner à lAJellin. Il cessa toute invective contre lui, et alla même jusqu'à supprimer cette dernière strophe de VOde siw la morl de la reine de Navarre, strophe qui avait été un des principaux hrandons de la discorde :

Escai'te loi» de mon chef Tout mallieur et tout meschel ; Préserve-nioy d'infamie De toute langue ennemie Et de tout acte malin, Et fay que devant mon prince Désormais plus ne me pince La tenaille de Mcllin.

On sait qu'il composa spécialement, à l'occasion de celle réconciliation, l'ode XXI^du livre IV :

Toujours ne tempesle enragée, Contre ses bords, la mer Egée.

Il y déclare hautement sa Terme résolution de vivre désormais en bonne intelligence avec son rival :

Pour ce, Mellin, qu'on me tist croire. Qu'en fraudant le prix de ma gloire. Tu avois cacqueté de moy ; Et que d'une longue risée. Mon œuvre, par toy méjjrisc'c.