Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/173

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« Jeune homme, me dit-il en nazillant, votre drame a des qualités, mais vous pouvez faire mieux… Prenez un autre sujet, un sujet moderne, et remplacez la Dame d’Étampes. »

Cette phrase m’anéantit. Toutefois, au lieu de retirer ma pièce, je préférai me soumettre à une nouvelle lecture devant le comité institué par Bocage, et ressaisir ainsi mon droit à être joué.

Mal m’en prit. Peu de temps après, un monsieur qui était chargé de lire préalablement les pièces présentées à l’Odéon, conclut à ceci :

« La Dame d’Étampes, par M. Augustin Challamel, n’est pas digne d’être lue devant le comité. »

Coup de foudre ! Je jurai de ne plus perdre mon temps à écrire pour le théâtre. J’avais été suffisamment joué !

Mais ce fut un serment d’ivrogne. Sans parler de quelques pièces qui parurent devant le public, je devins encore coupable d’une comédie en deux actes, en vers, et d’un drame en cinq actes, en vers, lesquels ont jauni dans mes cartons, au lieu de pourrir dans ceux d’un directeur.

En outre, contrairement à ce qui a lieu souvent, après avoir composé un drame en cinq actes, en vers, intitulé Isabelle Farnèse, je transformai la pièce en roman ; — et je trouvai