Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/216

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leçons sous la surveillance de l’auteur de Léonidas aux Thermopyles, toujours présent.

Il accabla de commandes, principalement pour Versailles, le peintre de marines Théodore Gudin, qui fut un maître dans l’art de brosser rapidement des tableaux éclatants, et qui, peu à peu, tomba du romantisme dans le faire habile, pour ne pas dire dans le métier. Gudin mena une existence princière dans son château de Beaujon. Son atelier était le plus beau, dans Paris, alors que le nombre des ateliers somptueux n’approchait pas du nombre de ceux d’aujourd’hui.

Quand arriva la chute de Louis-Philippe, Théodore Gudin n’avait encore livré que soixante-trois tableaux retraçant nos faits maritimes, sur les quatre-vingt-dix commandés par le roi déchu. Tout fut payé par la liquidation de la liste civile, et Gudin, demeuré peintre officiel des marines, devint, sous Napoléon III, commandeur de la Légion d’honneur, placé ainsi sur la même ligne que l’illustre Ingres. Vers la fin de sa carrière, il s’adjoignait des collaborateurs : ces associations produisaient des ouvrages de pacotille.

Louis-Philippe ne comprenait pas les poétiques mérites des Scheffer, dont l’aîné, Ary, lui paraissait s’inspirer trop de Goethe et de Byron. Il est probable que la princesse Marie, élève d’Ary, pensait autrement.