Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Non ; Médée me suffit… sublime ! Inutile de voir le reste. »

Et il disparut.

Presque au même moment, un autre ami, graveur classique, passa devant l’œuvre de Delacroix, sans seulement daigner s’y arrêter. Je l’interpelle. Il me répond :

« Croûte ! croûte ! croûte !… pas l’ombre de dessin… Adieu ! »

Le premier, le partisan de Delacroix, était d’ailleurs un garçon de mérite ayant fait de bonnes études au collège Henri IV, et qui, adonné au culte de la peinture, étudiait à la fois le grand coloriste et le merveilleux dessinateur, — Ingres et Delacroix. — Il poursuivait un but impossible ; sérieusement, il rêvait de concilier l’un et l’autre génie, en multipliant les efforts.

Après avoir enfourché ce dada durant plusieurs années, il perdit courage et se coupa la gorge dans une hôtellerie de Rome.

D’autres ont osé le même essai, sans toucher le but. Ils voulaient la perfection.

Par exemple, Théodore Chasseriau s’inspira d’Ingres et de Delacroix. Il se recommanda par l’invention, par la composition, par le sentiment poétique, quelquefois étrange.

Il arriva à Théophile Gautier, dans ses Salons, d’écrire trois ou quatre feuilletons pour