Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/233

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chéologie, en France, avait déjà des représentants émérites : Millin, Séroux d’Agincourt, le baron Taylor, Lenoir, Quatremère de Quincy, Letronne, Raoul-Rochette, de Saulcy, Lenormant, du Sommerard, Didron, les deux Champollion, etc.

L’influence de l’auteur de Notre-Dame de Paris fut telle qu’un mot caractéristique s’échappa de la bouche de la princesse Hélène, femme du duc d’Orléans, lorsque, peu après son arrivée en France, elle se trouva en face de Victor Hugo.

« Le premier édifice que j’ai visité à Paris, dit-elle au poète, c’est votre église. »

Effectivement, personne ne passait devant la cathédrale sans peupler, par l’imagination, ses tours imposantes, — sans songer à Claude et à Jehan Frollo, à Quasimodo et à Esmeralda.

Tout changea, comme par enchantement, en conséquence d’études sur le Moyen âge et la Renaissance. Les ruines eurent leurs amoureux passionnés, et des artistes érudits s’appliquèrent à panser les blessures des monuments, au lieu de les faire disparaître avec la pioche.

Lassus et Viollet-le-Duc opérèrent de véritables miracles. Grâce à eux, la Sainte-Chapelle, Saint-Germain l’Auxerrois, la cathédrale de Paris, le château de Pierrefonds, les fortifications de Carcassonne, et beaucoup d’autres monuments en province, furent restaurés magistralement, re-