Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/249

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l’auteur futur du Philtre, de l’Ambassadrice et du Domino noir, écrivit de la musique aux sons de laquelle s’accomplit la révolution belge !

On accusait Rossini de faire trop de bruit, et une caricature le surnommait Tambourrossini. Les amateurs d’ariettes n’admettaient que ses œuvres bouffes, dans lesquelles il était passé maître ; que le Barbier de Séville, Cenerentola, et à peine la Gazza ladra, cette brillante inspiration sur le mélodrame de la Pie voleuse !

Par sa Vie de Rossini, deux volumes publiés en 1824, Stendhal avait puissamment contribué à nous faire connaître celui qu’on a qualifié le « Cygne de Pesaro ». Stendhal, quoi qu’il ait prétendu, n’avait pas connu personnellement Rossini. Depuis ce moment, l’illustre compositeur n’a jamais voulu lire les notices écrites sur lui, à l’exception toutefois de celle que M. Antonio Zanolini, ancien membre du gouvernement provisoire de l’Italie en 1831, a publiée il y a quelques années.

Les anecdotes pleuvaient sur Rossini, sur ses bonnes fortunes à la Casanova, sur la rapidité avec laquelle il travaillait. On racontait que, parfois, il composait sans connaître les paroles, qu’il faisait des introductions pendant que l’auteur faisait son livret, qu’il lui était arrivé d’é-