Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/258

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lorsqu’il aborda le théâtre, ils le critiquèrent amèrement.

De quel droit ce petit compositeur qui chantait souvent lui-même ses mélodies dans les salons, ce fantaisiste de la musique essayait-il de marcher sur les traces de Boieldieu, d’Hérold et d’Auber ?

Hippolyte Monpou laissa dire, écrivit le Luthier de Vienne (1836), où la délicieuse Cinti-Damoreau obtint un succès immense en chantant la Ballade du vieux chasseur, que nous répétions dans les ateliers d’artistes, et qui devint populaire. Il progressa d’année en année, et ne commit presque plus d’incorrections, tout en conservant son individualité accentuée. Peut-être fût-il arrivé au rang de nos meilleurs compositeurs, si la mort ne l’avait prématurément enlevé à l’âge de trente-sept ans.

Monpou laissa inachevé Lambert Simnel, qu’Adolphe Adam termina, et qui produisit de l’effet.

« À la bonne heure ! s’écrièrent-ils ; on voit qu’un musicien habile a passé par là. »

Ce n’étaient pas seulement Alfred de Musset, Alexandre Dumas, Victor Hugo et Frédéric Soulié qui inspiraient l’auteur applaudi de Piquillo. Il avait des bizarreries d’esprit inimaginables ; il avait mis en musique un chapitre des Paroles d’un Croyant, prose de Lamennais, et la dernière