Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/259

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scène d’Othello, traduit en vers par de Vigny, — deux tâches au-dessus de ses forces.

J’ai connu Hippolyte Monpou, lorsqu’il habitait une jolie petite maison à Sceaux, dans un endroit qu’on nomme la Glacière. Maison peinte en rose, avec des bandelettes de glycine qui lui donnaient un aspect poétique ; de même que la maison du poète Henri Delatouche, à Aulnay, près de la Vallée aux Loups, illustrée par le séjour de Chateaubriand, ressemblait, avec sa carapace de lierre, à une touffe de verdure presque impénétrable.

Dans son gracieux réduit ensoleillé, Monpou recevait de nombreux amis et quelques voisins.

Une idée étrange lui vint un jour : il imagina de placer des violonistes dans la musique de la garde nationale, dans la légion de banlieue à laquelle il appartenait.

« Il ne s’agit pas de musique guerrière, remarquait-il ; s’il était possible, j’y introduirais des violoncelles et des contre-basses. »

Élève de Choron, dans l’institution duquel il avait rempli ensuite les fonctions de professeur d’accompagnement, après avoir été organiste à Tours, Monpou possédait très peu de voix mais beaucoup de verve.

À ce nom de Choron, j’ouvre une parenthèse.