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pas de son chemin, et organisa de grandes exécutions musicales. Il employa pour la première fois à Paris, sur les affiches, le mot de festival.

« Ce mot, a-t-il écrit, est devenu le titre banal des plus grotesques exhibitions : nous avons maintenant des festivals de danse et de musique dans les moindres guinguettes, avec trois violons, une grosse caisse et deux cornets à pistons. »

Depuis Berlioz, néanmoins, de vrais et beaux festivals se sont organisés. L’honneur de l’initiative lui en revient tout entier.

Chez nous, les mérites de la symphonie ne frappaient que peu de personnes. À peine savait-on goûter les œuvres de Bach, de Haydn et de Mozart, sous le rapport de la musique instrumentale. Il est vrai qu’on ne pouvait en entendre que rarement, au Conservatoire et dans quelques concerts spirituels.

Beethoven, le plus grand des symphonistes, était en possession de toute sa renommée chez les Allemands, à l’époque où les Français le connaissaient seulement de nom. Nous étions fort arriérés, mais non incapables de le comprendre : il nous fallait un initiateur, et cet initiateur, — chose singulière, — fut un homme qui faisait la guerre à Berlioz.

Directeur des concerts organisés par les vio-