Aller au contenu

Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

il entendait de manière à parfaitement saisir toutes les délicatesses contenues aux œuvres de Haydn, de Mozart, de Beethoven et de Mendelssohn, et c’était plaisir d’applaudir avec lui les exécutants.

Je rencontrais, dans l’habitation de la rue du Mont-Parnasse, un groupe de savants et d’artistes. C’était Ary Scheffer, qui a fait le portrait de l’hôte sympathique ; c’était Mignet, alors directeur des archives au ministère des affaires étrangères ; c’était Henri Martin, publiant la première édition de son Histoire de France, destinée à obtenir le prix Gobert, aussitôt qu’arriverait la mort de l’auteur des Récits mérovingiens, car l’Académie maintint le prix à Augustin Thierry pendant un bon nombre d’années.

La société qui se rassemblait là était spéciale, sérieuse, dévouée ; elle n’avait qu’un but : rendre hommage à l’artiste historien, et lui faire oublier, pendant quelques heures, ses infirmités cruelles.

En vérité, il y avait quelque chose de touchant dans cet empressement de chacun à distraire Augustin Thierry.

Il s’intéressait tout particulièrement à un très jeune pianiste, et afin de le produire, un concert fut organisé dans le jardin de Mabille, resplendissant de lumières et de fleurs.