Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/286

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diaient nos annales en exerçant sur les événements une critique saine et vigoureuse, des spéculateurs jouaient avec la crédulité du public.

Il y eut une inondation de Mémoires, de Souvenirs, de chroniques apocryphes. Sous le nom de la Contemporaine, le libraire Ladvocat publia un livre écrit, non par Ida Sainte-Elme, mais par Malitourne, Lesourd, Amédée Pichot, Charles Nodier, et autres auteurs plus obscurs. Les Souvenirs de la marquise de Créquy, parus de 1834 à 1836, étaient intéressants, spirituels, mais apocryphes. Les Mémoires de Mme Du Barry, attribués à Paul Lacroix (bibliophile) et à Lamothe-Langon, n’ont guère plus d’autorité que les Chroniques de l’Œil-de-Bœuf, par Touchard-Lafosse. Les Mémoires de la marquise de Pompadour, par René Perrin, sont supposés.

Nous nous plaignions avec raison de cette concurrence faite aux travaux des savants par des hommes qui sacrifiaient tout à la curiosité malsaine du public. Nous avons vu, depuis, bien d’autres productions risquées, licencieuses, même pornographiques.

J’ai cité des représentants du barreau ; j’y ajoute ceux des représentants de l’éloquence sacrée, comme de l’éloquence parlementaire.

Des orateurs de la chaire attiraient dans les églises, par leur talent, non seulement les