Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/293

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tation et visait aux améliorations agricoles. « De tous les remèdes, nous a-t-on dit, celui qu’il mettait le plus souvent en usage était de payer à son client la consultation que le malade recevait. »

Broussais, dont le cours de physiologie, à la Faculté de Paris, réussissait médiocrement, attira la foule avec son cours de phrénologie, qui eut un succès de vogue. Magendie, au contraire, ne cessa jamais d’intéresser les jeunes praticiens par ses leçons du Collège de France, notamment lorsqu’il y étudia le choléra-morbus.

Les Sanson, les Roux, et plusieurs autres notabilités chirurgicales, n’approchaient pas, quant à la réputation, des Dupuytren, des Marjolin, des Lisfranc, des Velpeau et, en dernier lieu, de Philippe Ricord, dont le monde entier parlait, et qui avaient des élèves fanatiques.

Durant ma jeunesse, Dupuytren était légendaire ; nous le regardions comme un phénomène, comme la chirurgie faite homme ; nous nous imaginions, en vérité, que ses opérations étaient magiques, et que si la mort s’ensuivait, il en fallait accuser les amputés, non le chirurgien. Si l’on voyait passer Dupuytren, toujours vêtu d’un habit vert, on ne se lassait pas de regarder cet homme sévère, discret, réservé.

Sur les enfants, principalement, il exerçait une