Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/67

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le cri de Vive la France ! Une immense assemblée applaudit la Marseillaise, exécutée par cinq cents musiciens ; puis l’orchestre joua une symphonie funèbre ; puis Adolphe Nourrit chanta une cantate avec chœur, et la Parisienne, dont les refrains furent répétés en chœur ; enfin la Marseillaise retentit sous les voûtes du Panthéon.

Nourrit, disons-le en passant, chantait souvent la Parisienne, qui était un peu son œuvre, sous l’habit de garde national. Il se fatigua à un tel point qu’il lui survint une inflammation du larynx, et qu’il écrivit à un ami : « Grâce aux sangsues, ventouses, cataplasmes, etc., la voix me revient ; mais, pour la conserver, je crains bien d’être obligé de me brouiller avec la patrie. »

La Parisienne était une marche prussienne ou hanovrienne, remaniée par Nourrit.

On fit plus que rire des hommes qui avaient accompli la révolution ; on les renia, on les insulta.

Le 1er août 1831, lorsque la Chambre des députés élut son président, on trouva sur l’un des bulletins ces mots odieux : Jacques Lafaillitte, par allusion à l’état de fortune de Laffitte.

La fortune de Laffitte, déjà entamée par ses largesses pendant la lutte libérale sous la Restauration, avait été anéantie par la crise finan-