Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/68

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cière qui survint après la Révolution de Juillet.

En 1818, il avait fourni cinq millions pour arrêter des désastres qui menaçaient la place de Paris, car la Bourse se trouvait dans l’impossibilité de faire sa liquidation. En 1824, il avait appuyé le projet de réduction des rentes que soutenait Villèle, en se basant sur ce principe que diminuer les charges de l’État c’est réduire les charges du peuple. Il avait relevé la fortune du général Foy, et il avait aidé de sa bourse Chateaubriand, forcé d’emprunter lorsqu’il donna sa démission de l’ambassade de Rome.

Enfin, quand Charles X avait révoqué ses ordonnances, président de la réunion dans laquelle le comte d’Argout vint proposer des accommodements, Jacques Laffitte avait répondu :

« Il est trop tard ! Il n’y a plus de Charles X. »

Laffitte s’étant blessé, en traversant une barricade, le duc d’Orléans s’en aperçut.

« Ne regardez pas à mes pieds, lui dit Laffitte, mais à mes mains, il y a une couronne. »

Comme beaucoup de hauts personnages, le banquier comptait pour ennemis les gens qu’il avait combattus, ceux qu’il avait obligés, ceux avec lesquels il ne pouvait s’accorder en politique avancée.