Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/90

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Le surnom de « maire du palais » était donné à ce général par les courtisans ; le journal le Temps l’appelait « citoyen-roi », et une autre feuille voyait en lui un « Polignac populaire ».

Louis-Philippe, habile et spirituel, disait d’un ministère à constituer, qu’autant aurait valu pour lui, en temps d’averses, courir après les fiacres refusant de marcher, malgré leur extrême désir de se mettre en route. Un fiacre se quitte comme il se prend, au premier carrefour. De même, pensait-il, pour un ministère, rudement cahoté par les Chambres, et destiné à verser facilement.

Les serments de fidélité ne lui manquaient pas. « Comme on compte l’âge des vieux cerfs aux branches de leurs ramures, écrit Chateaubriand, on peut aujourd’hui compter les places d’un homme par le nombre de ses serments. »

Berryer s’écria plus tard : « Il y a quelque chose de plus déplorable, de plus dangereux que le cynisme révolutionnaire, c’est le cynisme des apostasies. » Il fut très répandu, dès le début du règne. On appela un magistrat « l’homme aux dix-sept serments ».

Le moins que pussent faire les vainqueurs de Juillet, évincés du pouvoir, c’était de se jeter dans l’opposition constitutionnelle.