Page:Chamberlain - Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, 1900.djvu/166

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développement et à la conservation du germanisme ; car, il le dit : « Nous autres Allemands ne serons jamais de grands politiques ; mais, il se pourrait que nous devenions quelque chose de plus grand, quand nous connaîtrons la juste mesure de nos aptitudes., qui nous destinent peut-être, non à dominer le monde, mais à l’ennoblir ». Ce fut, d’ailleurs, seulement quand il eut tourné le dos, une fois pour toutes, à la politique, en lui reconnaissant l’unique droit de diriger le présent, mais non celui de préparer l’avenir, ce fut alors seulement que son attitude vis-à-vis d’elle se dessina clairement.

« Lorsque l’homme d’État désespère, que les bras tombent au politique découragé, que le socialiste s’acharne en vain à de stériles systèmes, que le philosophe même, incapable de prédire, en est réduit à de simples indications, puisque tout ce qui doit arriver consiste en phénomènes où la volonté n’est pour rien, et que personne ne saurait prévoir, c’est alors l’œil clair de l’artiste qui discerne les formes, évoquées par son aspiration vers ce qui est seul vrai, vers une humanité pleine et complète. » (1851, Opéra et drame, IV, 282)