Page:Chamberlain - Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, 1900.djvu/209

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vues sur l’influence du judaïsme que dans ce seul opuscule, et cette erreur conduirait à une autre, celle de s’imaginer que le maître n’avait d’autre but que de critiquer les résultats obtenus par les compositeurs et les musiciens juifs. Il est clair que le domaine de l’art lui tenait surtout à cœur ; mais il a signalé et déploré l’influence du judaïsme dans les domaines les plus divers. Dans l’Art allemand et la Politique allemande, il parle clairement de cette influence déformante pour le caractère national allemand ; mais c’est dans la dernière série des traités relatifs à la régénération, dont deux même : Moderne, et : Connais-toi toi-même, y sont exclusivement consacrés, que se trouvent les déclarations les plus importantes sur ce sujet. La seconde surtout de ces deux brochures a une haute importance ; là, en douze pages, l’écrivain analyse, avec une intensité qui semble épuiser le sujet, « le désavantage, irrémédiable, semble-t-il, où se trouve la race allemande vis-à-vis de la race juive ». On ne saurait que recommander tout particulièrement l’étude de cet opuscule à qui veut connaître les vues de Wagner sur « le principe actif de la déchéance de l’humanité ».

Mais si le maître lui-même, en dépit des développements répétés, complets et lumineux qu’il a donnés à sa pensée, s’est heurté à des malentendus, parfois même intentionnels, il serait téméraire à un autre de vouloir entreprendre de résumer en quelques lignes les vues de Wagner sur le Judaïsme. Aujourd’hui surtout, les esprits sont montés à un diapason qui rend presque impossible une discussion objective et sincère de ce thème passionnant. C’est pourquoi je me bornerai à indiquer quelques lignes générales, sur lesquelles tout esprit impartial pourra se former son opinion personnelle.