Page:Chamberlain - Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, 1900.djvu/21

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pour compléter et approfondir, en quelque sorte, sa biographie, que pour guider le lecteur dans l’étude d’œuvre qui, en vérité, parlent assez nettement et assez éloquemment par elles-mêmes.

Enfin une quatrième partie m’a paru nécessaire pour montrer comment ces trois modes de l’activité de Wagner : la lutte pour la vie, la pensée, et la production artistique, considérés séparément, pour la commodité de l’analyse, se sont rejoints et confondus en un tout harmonieux, dont les Festspiele de Bayreuth resteront, à jamais, le vivant symbole.

En ce qui concerne les sources où j’ai puisé mon information, le lecteur remarquera que, toutes les fois que cela m’a été possible, j’ai laissé la parole à Wagner lui-même. On a souvent affirmé, je le sais, que le dire de Wagner était sujet à caution, surtout pour ce qui touchait l’histoire de sa vie : mais c’est là une imputation absolument gratuite. Et on n’a aucun droit d’alléguer, à ce propos, comme on le fait volontiers, l’exemple des inactitudes commises par Gœthe dans son livre autobiographique Vérité et Poésie : Gœthe, en effet, avait soixante ans quand il mit la main à son autobiographie, et il y relatait des événements dont le séparait un demi siècle, tandis que Wagner n’avait que trente ans quand il écrivit sa première Esquisse autobiographique, et, depuis lors, on trouve dans ses nombreux écrits la mention fré-