Page:Chamberlain - Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, 1900.djvu/25

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connu Wagner ; assis au bord du lac, il paraissait vaguement et uniquement occupé à tracer des figures dans le sable, quand sa compagne, se penchant vers lui comme pour interroger, sur ses traits, sa pensée vacillante, vit un torrent de larmes s’échapper de ses yeux[1].

Rien ne saurait démontrer plus clairement, ce qu’il se dissimule d’appétences personnelles et d’égotisme derrière la banale exigence d’une prétendue « objectivité » que les divers jugements qu’on a portés sur la Vie de Richard Wagner, par G.-F. Glasenapp. Quant à moi, il me semble que l’essentiel n’est pas tant le point de vue auquel l’auteur se place, dans une biographie détaillée, que de savoir, s’il possède à fond son sujet et s’il est honnête : voilà de la véritable « objectivité, » puisqu’on en réclame à cor et à cris. Et ces deux traits, précisément, caractérisent l’ouvrage de Glasenapp d’une manière toute particulière, on ne saurait trop le dire, ni trop l’en louer. On peut ne pas partager ses vues sur Wagner, mais on sera bien forcé de reconnaître que son livre n’est pas seulement un modèle de véracité et d’exactitude, et la seule biographie complète de Wagner qui ait paru jusqu’ici, mais que c’est encore, sous ces divers

  1. V. Revue des Deux-Mondes, 1894, page 795.