spielhaus de Bayreuth fut assez avancée pour permettre d’espérer une représentation prochaine ; en ce qui concerne l’achèvement de Parsifal, il en fut de même à peu près. Bref, les événements de l’existence n’ont point avec les œuvres du génie un rapport de cause à effet, ni même d’étroite relation quelconque, mais la vie extérieure est, à la vie intérieure, ce qu’est la digue au torrent impétueux : là où l’obstacle est insurmontable, l’élément demeure invisible, et à l’extérieur du moins, sans effets appréciables ; partout où la barrière cède, les forces naturelles se précipitent dans leur débordante puissance.
Une autre considération s’impose : les œuvres de la seconde moitié de la vie de Wagner sont si étroitement liées les unes aux autres, non seulement dans le temps, mais aussi poétiquement, selon le contenu de la pensée qui y préside, qu’elles forment un tout. Wagner lui-même considérait Tristan comme un acte complémentaire de l’Anneau du Nibelung, et Parsifal est comme le pendant de l’un et de l’autre. Ces trois drames forment certainement, en un sens, une gigantesque « trilogie » et la « farce satyrique », dont la trame se mêla intimement à celle de cette trilogie, ce sont les Maîtres Chanteurs. Donc, l’œuvre entière de Wagner, dans ses trente dernières années, je viens de le dire, forme un seul tout indivisible. Dès lors, qu’importe en quel ordre chaque partie parvint à son achèvement, puisqu’au foyer de création, l’image entière préexistait, et que la terminaison de telle ou telle fraction de l’ensemble ne dépendait plus que de la convenance extérieure ou de la possibilité pratique ?
Puisque donc j’ai la conviction que le détail chronologique, ici, n’a pas la moindre importance, et peut être laissé, en toute sécurité, aux anecdotiers et aux auteurs