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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/119

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VOYAGE EN BRETAGNE 93

Et à Requien :

« ...Au lieu de votre joli patois dont on comprend toujours quelque chose, c'est une langue que le diable a inventée qu'on parle là-bas, et qui n'a pas moins de quatre dialectes très différents... Mangez une olive crue et en crachant vous ferez un bruit approchant de ce c'h '. »

A ce moment il était embarqué dans une grande pas- sion 2 : « Lorsqu'aprés de longues et poignantes péripé- ties on se trouve possesseur d'une femme avant les 36 qualités physiques recommandées par Brantôme et des qualités morales que ce cochon là ne savait pas appré- cier, alors on est bien excusable de négliger un peu ses amis, lors même qu'ils vous envoient des saucissons de Tarascon 3... »

Il était toujours autant « grandement et gravement amoureux » quelques mois plus tard 4. M. Filon laisse entendre que ce fut là le début de la fameuse liaison de Mérimée dont la rupture devait avoir une si grande

1. A Requien, 12 janvier.

2. A Requien, 12 janvier 1856, p. 239. Les relations épistolaires avec M Ue Dacquin sont postérieures de quelques années. L'Intermédiaire des chercheurs et curieux du 30 avril 1896, a donné (col. 494) quelques renseignements sur demoiselle Jeanne-Françoise Dacquin, décédée le 25 mars 1895 à l'âge de 84 ans, rue Jacob, n° 37. D'après une personne qui a connu Mérimée, mais qui, comme tout le monde (même M'"" de Montijo), ignorait cette liaison secrète, son Inconnue était demoiselle de compagnie chez une grande dame. — Les deux volumes de lettres parus en 1873 ne méritent malheureusement qu'une confiance très limitée, étant données les manipulations et falsifications dont eil

été victimes.

3. A. Requien, avril 1836, p. 241.

4. A Stendhal, 5 juillet 1836, p. 50.