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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/145

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qu'on allait l'abattre pour faire une grande route ». « Voici la vérité. D'abord le château est une grande vilaine baraque du xvin c siècle, qui sert aujourd'hui de caserne... Devant le château est une grande terrasse sous laquelle se trouve l'orangerie. Deux escaliers en avance sur la ter- rasse conduisent au jardin, c'est-à-dire à ce qui lut un jardin. C'est un de ces escaliers qu'on sacrifie. C'est dommage, mais cela n'a rien de bien remarquable. C'est Versailles fort en petit, plus une vue qu'on ne détruira pas, et qui est telle que le département de Seine-et-Oise n'en produit pas. Comme j'ai eu les côtes défoncées en passant par la fondrière qu'on appelle la route actuelle, j'ai vu très philosophiquement les travaux commencés pour son amélioration... Ce n'était pas la peine de jeter les hauts cris... » Aux environs de Saintes, il signale une tour ancienne « qu'on dit romaine » et qu'il croit l'œuvre des Wisigoths. « Je me suis refoulé le poignet en grimpant à ma tour wisigothe, ajoute-t-il. A cela près fort bien portant. »

L'année 1839 est signalée par une discussion à propos d'un projet de recueil d'inscriptions romaines entre Mérimée et M. Le Bas. Laissons Mérimée expliquer l'affaire l .

« A M. le Directeur du Journal de V Instruction publique.

« Paris, le 11 avril 1839. « Monsieur,

« La proposition que j'ai faite dans le comité des arts et monuments, dont j'ai l'honneur d'être membre, ten-

1. Publ. Journal général de l'Instruction publique, 27 avril 1839, p. 242. — Cette lettre n'est pas indiquée dans l'article de M. Maurice Tourneux sur la Correspondance de Mérimée.