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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/154

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128 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

A Civita Vecchia, Mérimée achète pour ioo francs de vases étrusques à « un homme très honnête qui les tire des tombeaux étrusques du voisinage » et chez lequel, pour i) IV. on peut avoir « quelque chose de présen- table et vieux d'au moins 2700 ans ». »

Ce ne lut pas tout ce qu'il recueillit en Corse : il en rapporta Colomba 2 . Il écrivait de Bastia à Requien :

« ...J'ai vu une héroïne, M me Colomba, qui excelle dans la fabrication des cartouches et qui s'entend même fort bien à les envoyer aux personnes qui ont le malheur de lui déplaire. J'ai fait la conquête de cette illustre dame qui n'a que 65 ans et en nous quittant nous nous sommes embrassés à la Corse id est sur la bouche. Pareille bonne fortune m'est arrivée avec sa fille, héroïne aussi, mais de 20 ans, belle comme les amours avec des cheveux qui tombent à terre, 32 perles dans la bouche, des lèvres de tonnerre de Dieu, 5 pieds 3 pouces, et qui à l'âge de 16 ans a donné une raclée des plus soignées à un ouvrier de la faction opposée... Sans les punaises, la Corse serait un pays charmant, mais on en trouve partout... 3 »

On s'est souvent demandé si Colomba était un person- nage imaginaire ou non. La lettre suivante, qui était adressée à Mérimée, montre que Colomba a existé. Nous devons la communication de cette pièce importante à M. Bixio, au père duquel Mérimée avait donné l'original :

1. Lettre à Requien du 16 novembre 1839, dans Revue de Paris, p. 250.

2. Colomba parut dans la Revue des Deux-Mondes du I er juillet 1840, et en volume en 1841. Un exemplaire de cette première édition est estimé 120 fr. au Répertoire méthodique de la librairie Damaseène Morgand, 1893.

3. Lettre à Requien du 30 septembre 1839, loc. cit., p. 248.