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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/204

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l'S NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

lettre ', le 3 juin, dans laquelle après avoir énuméré rapi- dement les principaux objets de la collection, il ajoutait :

« La collection de M. du Sommerard offre un intérêt immense aux artistes parce qu'ils y pourront trouver des renseignements précis sur tous les usages anciens. Il n'y a pas de meubles, d'ustensiles du M. -A. dont on ne trouve des exemplaires. L'industrie peut tirer parti d'une foule d'objets. Il n'y a pas de collections que les ornema- nistes doivent étudier avec plus d'attention.

« Dans mes tournées en province, j'ai observé bien souvent l'espèce d'attraction qu'exerce un musée dès qu'il est formé. On lui fait des legs, on lui fait des cadeaux. C'est un lieu où viennent se placer quantité d'objets qui se disperseraient ou qui seraient perdus s'il n'existait des armoires pour les renfermer. Le musée de Francfort est un des plus riches de l'Allemagne (parmi les nouveaux). On m'a assuré qu'il avait commencé par n'avoir que quelques lézards empaillés et quelques vieux coffres ver- moulus. J'en pourrais dire autant par expérience de beaucoup de nos musées départementaux.

« Encore une dernière considération. En Allemagne, en Angleterre et même en Espagne aujourd'hui, on forme des musées du M-A. Nous avions celui des Petits Augustins, on l'a détruit. Il faut penser que c'est à nos établissemens d'art que nos fabricants doivent leur supé- riorité dans tous les objets qui demandent du goût. Plus

i. Cette ettre appartient à M. Alfred Arago. M. Clément de Ris en a publié des extraits importants dans la Galette des Beaux-Arts, 1875, t. II, 180-2 [Un paquet de lettres]