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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/264

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238 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

fet pour qu'il mette ordre à la dispersion des antiquités que vous me signalez. Rien ne serait plus facile, ce me semble, que de disposer dans le nouveau bâtiment des bains un petit musée qui ne manquerait pas d'intérêt. N'avez- vous pas remarqué la conservation très extraordinaire de quelques-uns des chapiteaux en calcaire blanc déposés dans la baraque que vous avez visitée ? Je ne me l'explique qu'en supposant qu'ils n'ont jamais été montés. A mon avis on les aurait trouvés dans l'atelier du sculpteur. Mais vous me parle/ d'un théâtre. Il me semble que c'est un amphithéâtre dans lequel on a fait un jardin. Me trompé-je? « Je suis encore à Paris pour quelques jours. Puis, je partirai pour Alger ', probablement avec L. de Laborde, et je courrai çà et là jusqu'à ce que la pluie vienne me chasser. Ce que j'y trouverai de plus certain ce sont des puces aussi redoutables que celles de yàvioc, où nous nous grattions de compagnie il y a 6 ans à pareille époque. Il sera toujours agréable de pouvoir décider qui des grecques ou des bédouinnes mérite la préférence ou le respect des voyageurs. Lctronne vient de publier un vilain arc de triomphe de Thébessa qu'il trouve le plus beau du monde. Si c'est comme on le prétend le monument le plus pur de l'Algérie, cela promet pour le reste. Si vous voyez Cousin dites lui mille tendresses de ma part. Il a dû être bien sensible à la mort si affreuse de cette pauvre M me de Praslin 2 . Plus de doute maintenant sur l'Assas- sin. Il a été pris presque en flagrant délit, et il y a dans tout son crime un mélange singulier de bêtise, de férocité

1. Ce voyage n'eut pas lieu. Cf. Filon, toc. cit., p. 176.

2. Cf. lettre à M me de Montijo, citée par A. Filon (Mérimée et ses amis, p. 173-4).