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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/282

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±]b NOTES SUH PRÔSPER MÉRÏMÉE

M. Dufaure en nous réorganisant ne s'est préoccupé d'aucune considération politique, et d'ailleurs M r Lenor- mant n'est point un homme politique. Je pense donc qu'il ne s'agit que d'une omission de copiste. Mais nous atta- cherions tous beaucoup de prix à la voir promptement rectifiée. Je pense qu'un mot de vous à M. Dufaure arran- gerait cette petite affaire.

« Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de tous mes

sentiments dévoués,

« P r M. »

Le 13 janvier 1849, Mérimée adressait au ministre de la Guerre un rapport sur les « dommages irréparables » causés à l'église des Jacobins de Toulouse par les répara- tions maladroites des officiers du génie '. Quelques semaines après, le 25 février, Mérimée dînait chez Bixio avec Delacroix, Lamartine, Malleville, Scribe, Meyer- beer : on discuta sur les poésies de Pouchkine que Lamar- tine prétendait avoir lues « quoiqu'elles n'aient jamais été traduites » 2 , et Mérimée s'amusa à le pousser sur ce sujet 3.

1. Arch. de la Comm. des Mon. hist. — 6 p.

2. Journal de Delacroix, I, 346.

3. Mérimée était alors tout à l'étude de la langue russe et y apportait toute l'ardeur d'un néophyte. Il existe un certain nombre de lettres de lui en russe. Il écrivait en 1869 à Albert Stapfer : « la langue russe est la plus belle langue de l'Europe, sans en excepter le grec. Elle est bien plus belle que l'allemand et d'une clarté merveilleuse » (cité par Filon, Mérimée et ses amis, p. 295). Il écrivait à Lenormant (jeudi 17 avril), en lui recommandant M. de La Fite, qu'il devrait lui fournir le moyen de publier des traductions de Pouchkine, Gogol et Lermontoff : « On con- naît à peine de nom les auteurs russes, et ils mériteraient plus d'atten- tion de notre part. » Mérimée a consacré à Pouchkine dans le Moniteur