258 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE
« Mon cher Président,
« Après vous avoir quitté ce lui une bien autre affaire. Votre rosette de représentant en imposait â notre homme et il était un peu moins confus, diffus et obtus qu'à l'ordinaire. Toutes ces qualités ont repris leur empire dans le tête à tête. Je lui ai montré la note que je tiens de M. Gan (?) et comme les hésitations et le verbiage ne finissaient pas, je l'ai mené au conseil des bâtiments civils et je lui ai lait voir sur la minute l'avis du conseil blâmant formellement les tours. — Mais vous avez vu l'homme et sa pusillanimité. Il demandait encore cent changements ou interpolations au procès-verbal. Alors toute patience m'échappant, je lui ai dit que je ne le com- prenais plus, ce qui était vrai depuis une heure, qu'il vous envoyât ses réserves, et qu'il me 1. la paix.
« D'autre part Lenormant n'admet nullement le chan- gement demandé par M. Duban. Il proteste qu'il a rendu compte exactement de ce qui s'est passé dans la commis- sion et n'admet aucune modification.
« Je vous envoie son rapport. Tâchez de vous en tirer. A mon avis, le moyen de tout arranger serait d'écrire au Préfet que la Commission a choisi M. Lenormant pour rapporteur, et qu'elle a approuvé son rapport, sauf les réserves que les architectes vous communiquent. — Mais ils ne vous communiqueront rien, et le moyen de dire qu'ils ont peur de se compromettre?
« Peut-être, après tout le mieux est-il d'envoyer le rap- port tel quel sans nouvelle réunion de la Commission. Pour moi, je suis outré, et ne veux plus avoir affaire à eux.
« Mille amitiés et compls.
« P r Mérimée, « 29 juin 1849. »
