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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/302

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î~}6 NOTÉS SUR PROSI'ER MÉRIMÉE

Tels turent les uniques débuts de Mérimée au théâtre '. Ses autres comédies ne furent jamais jouées de son vivant : il consentait cependant à les lire à ses amis et il les mettait souvent dans un grand embarras. Témoin ce qui arriva a M me Bocher, quelques jours après la chute du Carrosse.

Mérimée avait promis de lire chez elle une comédie - probablement les Deux Héritages 2 . Elle invita Victor Cousin à assister à la lecture :

« Je ne vous ai jamais vu cnez moi, mon cher Mon- sieur ; voulez-vous y venir lundi prochain à 8 h. 1/2. M r Mérimée consent à lire une comédie de lui tout à fait inédite, et je serais heureuse de vous compter parmi le très petit nombre d'amis que je réunis ce jour là.

« Recevez, mon cher Monsieur la nouvelle assurance de mes bien affectueux sentimens.

« Laborde Bocher. « 30 mars [1850]. »

Elle avait compté sans l'auteur et elle dut envoyer au philosophe cette autre lettre :

« Je me suis avancée étourdiement, Monsieur, dans mon désir de faire jouir mes amis de la lecture de M. Mé- rimée. Il m'a si formellement redit hier qu'il ne voulait pas de monde pour l'entendre, que je suis obligée de res-

1. En 1859, dans uni: lettre du 22 janvier à Jenny Dacquin (II, 37), Mérimée écrivait : « ... mon ami Augier veut faire un grand mélodrame avec le Faux Démélrius et je dois y travailler aussi... » Le projet fut sans doute abandonné.

2. Publ. : Revue des Deux- Mondes du I er juillet 1850, et en volume en