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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/333

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LIBRI 307

à votre amitié. Veuillez me dire si cet embarras que je soupçonne, existe en eilet. Dans ce cas j'enverrai aussitôt ma démission de la place d'inspecteur des monuments historiques. Dans le cas contraire, il faudrait que vous eussiez la bonté de demander pour moi un congé de 15 jours.

« Vous ne pouvez m'obliger davantage qu'en me disant franchement et promptement ce que je dois faire.

« Agréez, mon cher ami, l'expression de tous mes sen- timents dévoués,

« P. Mérimée. »

Romieu lui répondit par une lettre «fort aimable, dans laquelle il me dit qu'on ne veut pas de la démission, et qu'on me donnera le congé dont j'ai besoin, en regrettant que j'en fasse un si mauvais usage • ». Un de ses amis, M. de Lagrené, lui offrit même l'argent pour solder son amende, proposition dont Mérimée fut très touché mais qu'il n'accepta pas parce qu'il se trouvait en fonds. Il prit, du reste, philosophiquement son parti -. Il écrivait à une de ses correspondantes : « A cinq heures trois quarts, c'est à dire cinq minutes après l'arrêt, je m'étais persuadé que l'on m'avait volé un billet de mille francs et que j'avais eu l'imprudence d'entrer dans un lazaret, deux accidents dont je me suis consolé immédiatement. Je pro- fiterai du second pour apprendre les verbes irréguliers de la langue russe que j'ai trop négligés et que sans cette occasion je risquerais de ne jamais savoir. Trois fois bénis

1. Post-scriptum d'une lettre inédite sd. à Madame Je Lagrené.

2. Cf. Lettre à Madame Lenormant, du mercredi soir, dans Revue de Paris, p. 439, — billet à Jenny Dacquin du même jour {Lettres à une inconnue, I, 321), lettre à la même du 27 mai (I, 321-2).