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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/341

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CINQUIÈME PARTIE

i

LES HONNEURS

Un beau jour, Mérimée apprit que sa petite amie M lle Eugénie de Montijo devenait impératrice. L'on sait qu'il fut chargé de rédiger au contrat les titres cl qualités de la comtesse de Téba. Il aurait, d'après Arsène Houssaye, joué un rôle plus actif dans ce mariage, mais nous n'avons pu vérifier ces dires, dont nous lui laissons la responsabilité :

« Sans être la marquise de Sévigné, M 1,e Eugénie de Mon- tijo savait écrire à bride abattue, et le dessus du panier de son esprit avait une saveur mi-étrangère, mi-parisienne. Mais il n'y avait pas de quoi tourner la tête à celui que Chateaubriand appelait un écrivain de grande lignée. Mérimée qui était un malin, qui aimait à mettre tout le monde dedans — les empereurs comme les abonnés de la Revue des Deux-Mondes — s'amusa à dicter des lettres, vraies lettres de romancier, à la belle aspirante. Mérimée m'a dit d'un air railleur : « Tout ceci n'est qu'une lé- gende. » Mais pourquoi l'a-il contée comme une histoire ? La première surprit l'Empereur, la seconde le fit rêver, la troisième le passionna, la quatrième le mit hors de